29 Mars 2019
Prise d'une ordonnance, telle est l'approche thérapeutique que suggère le diplomate béninois Benoît Illassa au chef de l'État Patrice face à la crise actuelle, celle qui enrhume le processus électoral. Cela lui est certainement arrivé à l'esprit devant les tentatives de recherche hypothétiques d'un consensus à l'hémicycle.
Par le truchement d'un message revêtu de la forme d'une opinion-réflexion intitulée " c'est ce que j'ai encore pensé " distillée par son bon soin sur le forum "Providentiel News VIP", entre autres, l'émérite diplomate attend du chef de l'État une réaction susceptible " d'élever" le premier Magistrat "au-dessus des contingences politiques". Ceci, pour éviter "d'être induire en erreur par les faucons politiques". Selon sa réflexion, il découvre que cette l'option serait celle qui vaille dans un contexte d'impasse électorale que vit, à la grande désolation populaire, notre pays ces temps ci. Dans les faits, cela s'impose pour pouvoir la solutionner si l'on sait que plus les jours avancent vers l'échéance plus grave notre démocratie descend au plus profond de la falaise.
En effet, conforté par les marges de manœuvres que lui offrent la Constitution française, le président de Gaulle, de mémoire béni, aurait pris une ordonnance datant du 21 avril 1944 " pour accorder "le droit de vote" à la gent féminine. Mieux, il fit de même pour " l'intéressement des salariés français". Mieux encore, trois autres ordonnances interviennent le 17 août 1967 pour leur en donner la participation, rappelle t-il. Pourquoi ne pas se mettre sur les erres de ce président français lorsqu'on sait que la Constitution du 11 décembre 1990 qui a beaucoup de similitudes avec celle de la France lui en donne la possibilité, selon son développement. La dimension salutaire de cette approche est qu'il viendra sans doute couper court à toutes les polémiques muées en crise politique actuellement en scelle au Bénin alors que nous sommes dans la marche vers l'organisation des législatives. Une démarche qui, dans les faits, lui permettrait de "rentrer dans l'histoire" afin que les Béninois puissent le porter en triomphe à la fin de son quinquennat le cas échéant. Comme Patrice Talon en personne a eu à le marteler au début de l'exercice de son quinquennat via la fameuse interview au journal français Le Monde Afrique. Benoît Illassa considère toutefois que cela reste la solution idoine pour " imposer la paix dans le pays". Il tient à le souligner en lançant un appel : << Monsieur le président de la République, vous étés seul devant l'histoire à apaiser les esprits, y compris les faucons de votre camp, pour imposer la paix au pays >>.
Et lui d'asséner en restant dans un format de devoir de mémoire en disant : << n'oubliez jamais que beaucoup de ceux qui s'agitent aujourd'hui au sein du BMP nous ont farouchement combattu en 2016 lors de la campagne présidentielle".
Pour fermer la marche, il fixe l'esprit de Patrice Talon sur un fait qui dénote d'une pratique politique récurrent : << une fois réélu, beaucoup d'entre eux prendront la tangente pour rejoindre leur bienfaiteur de 2011 >>.
Voilà une contribution de valeur empanachée de réalisme émanant d'un partisan lucide qui plus est une personnalité très proche du chef de l'État. La balle est désormais dans le camp du pouvoir pourvu que cette démarche fasse sortir de l'auberge et grandisse notre démocratie.